Compte rendu du GT auprès du Service de l’Ecole inclusive du 27 septembre 2022

Un groupe de travail sur l’École inclusive s’est réuni le mercredi 27 septembre 2022 en présence des organisations syndicales, dont la FSU, Patrick Fontaine, responsable du SEI de l’académie de Paris et conseiller technique ASH auprès du Recteur, Samuel Bretaudeau, IEN ASH 3 (en charge des élèves en inclusion dans les classes) et Colette Chiche, future IEN ASH3, qui prend la suite de M. Bretaudeau à partir du 1er octobre 2022.

Ont été abordés l’organisation du SEI, le nombre d’élèves accompagnés par ce service, la formation initiale et continue des accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap (AESH), et des questions diverses.

Présentation du SEI

Il est composé de trois pôles d’adaptation à la scolarisation des élèves en situation de handicap (ASH) :

  • l’ASH 1 concerne environ 1 700 élèves accueillis en structures : hôpital de jour, IME, ITEP… ;
  • l’ASH 2 concerne 2 300 élèves accueillis en SEGPA et ULIS ;
  • l’ASH 3 concerne 10 000 élèves scolarisés dans des classes ordinaires, avec ou sans aide humaine.

Au total, le SEI suit la scolarité d’environ 14 000 élèves des premier et second degrés qui, avec une augmentation annuelle de 6 à 7 %.

Malgré un constat sur le terrain d’un manque de personnel nécessaire à la mise en œuvre de l’École inclusive, d’après le SEI pour le moment, il y aurait les moyens humains nécessaires pour répondre aux besoins en terme d’AESH et d’enseignant-es :

  • environ 3 280 accompagnant.e.s, dont 12 accompagnant-es référent-es ;
  • 72 Ulis écoles avec enseignant-es, dont 6 contractuel-les ;
  • 86 Ulis collèges avec enseignant-es, dont 38 contractuel-les ;
  • 14 Ulis lycées :
  • 55 enseignant-es référent-es chargé-es d’environ 250 dossiers chacun-e, dont un recruté comme moyen de remplacement ;
  • 17 professeur-es ressources.

Pour les enseignant-es contractuel-les en Ulis, ils-elles ont commencé en septembre cinq sessions de 3h de formation, et chaque personne devrait être visitée en classe par des formateur-trices pendant la première période.
Le RASED

  • 117 postes de psychologues EDA existent et tous seraient pourvus, dont 25 par des contractuel-les.
  • Rased à dominance pédagogique (ex-E) : 140 postes dont 11 sont vacants,
    Rased à dominance relationnelle (ex-G) : 68 postes dont 4 sont vacants.

D’après M. Fontaine, de nombreux départs en formation CAPPEI sont proposés chaque année mais ne sont pas tous pourvus. Il s’engage à ce que le SEI communique plus envers les collègues pour augmenter le nombre de départs en CAPPEI.

La FSU a cependant émis des doutes sur la réelle volonté et possibilité de proposer des départs en formation CAPPEI suffisants pour couvrir tous les besoins, dans un contexte où le nombre de professeurs des écoles (PE) est déjà insuffisant à Paris et avec une formation CAPPEI qui ne fait pas le plein. De nombreux-ses collègues renoncent en effet au stage en cours de route. La FSU a demandé à l’Académie à ce qu’une vraie réflexion soit engagée sur les raisons de ce taux d’abandon.

Les accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap

PIAL
Il y a à Paris 163 PIAL, enseignement privé et public confondus. La FSU a rappelé son opposition aux PIAL qui ne servent qu’à masquer la pénurie d’AESH en faisant croire que toutes les notifications individuelles sont couvertes, alors que les accompagnant.e.s sont mutualisé-es, affecté-es parfois sur le suivi de trois élèves.

Accompagnement
Le SEI se désole que dans l’académie de Paris, il y ait 81% d’accompagnement individuel alors qu’au niveau national, le taux d’accompagnement individuel est de 62%. Ce regret du SEI confirme la continuité de la politique de mutualisation à outrance que la FSU dénonce depuis la mise en place des PIAL. La politique de recouvrement des besoins est de prioriser les accompagnements individuels, puis les accompagnements collectifs et enfin les accompagnements mutualisés. Il faut privilégier l’aide mutualisée simultanée, soit 3 élèves dans la même classe. Lorsque la FSU évoque des situations de terrain et fait remarquer qu’avec trois situations de handicap différentes, l’accompagnement n’en est plus un, le SEI indique que les élèves recevant une aide mutualisée vivent forcément la même situation de handicap !

La FSU ne peut que constater la déconnexion du SEI par rapport à la réalité du terrain !

Prise de poste des AESH

Le personnel accompagnant nouvellement recruté signe son procès-verbal d’installation le premier jour de sa formation. S’agissant des autres personnels déjà en poste l’an passé, les PIAL doivent faire remonter un tableau d’attestation de présence au SEI. Face à cette nouveauté, la FSU transmet l’inquiétude des accompagnant-es pour la perception de leur paie de septembre : le SEI assure de sa vigilance quant au versement dudit salaire.

Transition CDD/CDI

Le SEI ne fait que regretter le manque de communication entre le lycée mutualisateur Janson de Sailly et le Rectorat lors du passage à la CDIsation des accompagnant.e.s qui subissent une suspension de salaire pendant un mois en changeant d’organisme payeur ! La FSU invite les accompagnant.e.s à se rapprocher du syndicat en cas de rupture de paiement de leur salaire pendant cette période.

Formation initiale et continue des accompagnant.e.s d’élèves en situation de handicap

Pour rappel, réglementairement, les AESH doivent bénéficier d’une formation de 60h. Jusqu’à maintenant, cette formation n’avait jamais lieu avant la prise de poste, et se tenait, pour la plupart des heures, le mercredi après-midi. Depuis cette rentrée, le SEI propose aux AESH une formation initiale avant la prise de poste et s’engage à ne plus proposer de formation initiale le mercredi après-midi.
Il semblerait que l’Académie ait enfin pris la mesure de ces demandes maintes fois réitérées de la FSU !

Ainsi, toutes les nouvelles personnes recrutées reçoivent une formation de 24h sur une semaine. Celle-ci commence le lundi par la signature du PV d’installation, et la présentation du cadre institutionnel dans lequel elles et ils vont exercer leur métier. Le mardi sont abordés les grands types de handicap. Le jeudi, les nouveaux-elles AESH vont dans leur PIAL de rattachement pour rencontrer le-la pilote du PIAL (IEN de circonscription ou chef-fe d’établissement), le ou la coordonateur-trice du PIAL et le ou les élèves à accompagner. Enfin, le vendredi, les AESH retournent au rectorat pour faire un retour sur cette première journée dans leur PIAL.
Cette formation de 24h sera complétée tout au long de l’année par des conférences et des analyses de situations pratique pour atteindre 60 heures de formation initiale.

La FSU a rappelé que les accompagnant.e.s embauché-es en cours d’année en 2021-2022 n’ont pas bénéficié de cette semaine de formation, ni d’aucune des 60 heures dues. L’Académie a reconnu un oubli et s’engage à mettre en place les premières formations au plus vite.

Côté formation continue, entre 20 et 30 AESH ont été retenu-es pour des stages MIN, sur les 160 personnes retenues en tout, PE compris-es. La FSU a fortement insisté, comme elle l’avait déjà fait en juin, sur le manque d’information claire et directe auprès des AESH. Beaucoup ne connaissent même pas l’existence de ces stages, l’accompagnement de l’Académie est très insuffisant sur cette question.

Les AESH peuvent également postuler sur des formations dispensées par l’École Académique de Formation Continue (EAFC) qui remplace la DAFOR. Un courriel de rappel concernant les inscriptions a été envoyé aux accompagnant.e.s ainsi qu’aux enseignant-es.

Le SEI a mis en place depuis l’an dernier une formation « plus pointue » sur l’autisme, d’une vingtaine d’heures. Le SEI se félicite d’avoir délivré des attestations de compétences aux accompagnant-es qui ont suivi cette formation de 20 heures sur l’autisme. La FSU déplore que ces attestations n’aient pas un caractère national. Cette année devrait également être proposée une formation sur les déficits visuel et auditif. Elle est également ouverte aux enseignant-es. Attention, ces formations ont désormais lieu hors temps scolaire en majorité, ce que la FSU dénonce fortement.

Le SEI, s’il se félicite des progrès concernant la formation des accompagnant.e.s, reconnaît un gros retard côté enseignant-es. La FSU continuera de revendiquer des formations plus nombreuses pour les enseignant-es qui accueillent des élèves en situation de handicap. La FSU déplore fortement le manque de formation commune accompagnant-es/enseignant-es. Ce manque laisse trop d’enseignant-es, d’accompagnant-es et d’élèves en souffrance !

 

 

Le SNUIPP et le SNES de la FSU sont investis dans l’amélioration des conditions de travail des accompagnant-es d’élèves en situation de handicap. Le personnel accompagnant de l’académie de Paris est invité à se rapprocher de leur syndicat respectif pour tout situation problématique rencontrée. Permanence tous les lundis et mardi après-midi, auprès de Cecile Stassi (SNUIPP) pour les écoles maternelles et primaires et de Virginie CASSAND (SNES) pour les collèges et lycées. Et pour vou syndiquer, c’est par ici :

https://75.snuipp.fr/?-Se-syndiquer-une-vraie-bonne-idee-

https://r.snes.edu/adherez