120 000 fonctionnaires en moins en 5 ans, plan de départ, diminution des postes aux concours, recours accru aux contractuels, baisse des salaires (gel du point d’indice, réintroduction de la journée de carence, hausse mal compensée de la CSG), remise en cause du paritarisme, volonté de diminuer nos pensions de retraite en créant un système unique qui nous sera défavorable. Ces choix sont contraires à l’intérêt général et le projet du Gouvernement va conduire, en l’état actuel des choses, non seulement à la dégradation significative des salaires et des conditions de travail et de des agents publics mais également à la dégradation, voire à la disparition, du service public rendu aux usagers.

Les fonctionnaires contribuent à la richesse du pays : ils participent à ses ressources, leur emploi garanti amortit le chômage lors des crises économiques, ils garantissent un haut niveau de service public qui participe à l’attractivité du pays. Quel est l’intérêt de cette politique pour la société française ? Près de 20% des actifs français sont fonctionnaires. Remplacer des fonctionnaires par des emplois contractuels, c’est davantage d’emplois précaires, davantage d’actifs plus corvéables.
Moins de fonction publique, c’est moins d’équité : les concours sont un moyen d’éviter le népotisme, les dérives dans le recrutement, c’est laisser sa chance à tous, même quand on n’a pas de réseau.

Moins de fonction publique, c’est aussi davantage d’inégalités économiques et territoriales, c’est le modèle britannique au bout du chemin. D’ailleurs, le résultat de l’enquête réalisée auprès de 10 000 agents et 7000 usagers par le gouvernement a montré que les deux catégories ne veulent pas que le périmètre des missions de service public soit revu, et que deux tiers des personnes interrogées pensent que les services publics se dégradent et cela à cause de la chute des effectifs de fonctionnaires et de la fermeture des services publics.

Remettre en cause le statut serait un coup dur pour les fonctionnaires. Ces choix d’une fonction publique statutaire ont été faits après-guerre et ont été approfondis au début des années 80. Pourtant, ce statut protecteur nous oblige aussi à rejoindre une affectation pas toujours très proche de nos souhaits et nous a toujours contraints à des salaires inférieurs à ceux du privé à niveau d’études équivalent. Mais la contrepartie, c’est l’emploi garanti et une pension calculée différemment. Les « négociations » sur les retraites ont déjà commencé pour un projet de réforme en janvier 2019, mais elles cachent une absence totale d’écoute des corps intermédiaires par le gouvernement pour toutes les dernières « négociations » (loi travail, loi sur la formation professionnelle, SNCF, baccalauréat, ré-forme du lycée…). Le pire est à venir si un coup d’arrêt n’est pas mis à cette politique de destruction de notre Etat social.

Il ne faut pas croire les discours qui ne font de la Fonction publique qu’un coût. Mais il faut plutôt s’interroger sur les ressources que l’Etat réduit (réforme de l’ISF, Flat tax), en se justifiant par la théorie du ruissellement, qui n’a jamais été démontrée. Ces choix sont idéologiques, pas économiques. Ils vont continuer à accroître les revenus du capital au détriment de ceux du travail. Ils vont augmenter les inégalités sociales.

Tous ensemble, nous devons construire une alternative à ces choix dévastateurs pour tous, le service public est notre patrimoine. C’est également celui de ceux qui n’en n’ont pas.
Le gouvernement peut reculer si tous les fonctionnaires manifestent leur opposition à ces projets en étant massivement en grève et dans la rue le 22 mai à l’appel la FSU, FO, UNSA, SUD, CFDT, CGT, CFTC, CFE-CGC, FA.

Manifestation départ 14 heures Place de la République en direction de Nation