« La réforme n’a pas pour objet la baisse des pensions »

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L’objectif affiché de plafonner les dépenses pour les retraites à 14 % du PIB, alors que dans les prochaines années la part des retraité-es parmi la population  va augmenter, aura pour conséquence une baisse du montant des retraites.

Selon des données de l’INSEE, les plus de 60 ans représentaient 25,1 % en 2016. Les projections pré- voient qu’ils représenteront 29,4 % de la population française en 2030 et 31,9 % en 2050.

 

« La réforme offre la liberté de partir quand on le décide »

—–> Faux

Cette affirmation est totalement déconnectée de la réalité.

En effet dans le privé, seule un peu plus de la moitié des salarié-es est en situation d’activité au moment de partir à la retraite.

D’autre part, l’espérance de vie en bonne santé (EVBS) est ignorée. Si la France fait partie des pays où l’espérance de vie à la naissance (EVN) est la plus grande, 85,3 ans pour les femmes et 79,5 pour les hommes (2017), il n’est en pas de même pour l’EVBS, 64,9 ans pour les femmes et 62,6 ans pour les hommes qui stagne depuis 10 ans.

En Suède, pays comparable à la France pour l’EVN, l’EVBS est de 73,3 ans pour les femmes et de 73 ans pour les hommes.

Par ailleurs, des inégalités persistent entre les caté- gories socio-professionnelles. Ainsi, sur la période 2000-2008, ce sont toujours les cadres et les profes- sions intellectuelles supérieures qui ont l’espérance de vie à 35 ans la plus longue, 51,7 pour les femmes et 47,2 pour les hommes. L’écart entre les cadres et les ouvriers est de 3 ans pour les femmes et de 6,3 ans pour les hommes.

Ces inégalités sont corroborées par une autre étude de l’INSEE en 2018 selon laquelle les 5 % les plus aisées ont une espérance de vie supérieure de 8 ans aux 5 % les plus pauvres chez les femmes. L’écart est de 13 ans pour les hommes.

« Les fonctionnaires sont privilégiés »

—–>  Faux

Malgré quelques convergences engagées par la réforme de 2003, de nombreuses règles restent distinctes entre le régime général et celui de la Fonction publique permettant à certains de mettre en avant les spécificités des fonctionnaires.

Mais comme le montre le Conseil d’orientation des retraites (COR) dans son dernier rapport annuel, le taux de remplacement (rapport entre la pension et le dernier salaire) est plus faible dans la Fonction publique que dans le privé. Ainsi, en 2019, pour un départ à 62 ans avec une carrière complète, le taux de remplacement pour un salarié non cadre est de 75,9 % alors qu’il est de 64,2 %pour un-e fonction- naire de catégorie B (sédentaire).

« La réforme va réduire les inégalités femmes-hommes »

—–>  Faux

Le système actuel amplifie certes les inégalités entre les femmes et les hommes : le salaire moyen des femmes représente 81,5 % de celui des hommes et la pension moyenne de droit direct (sans pension de réversion) des femmes représente 69 % de celles des hommes.

Mais la réduction des inégalités ne viendra pas du sys- tème de retraite par points, dont la logique est pure- ment contributive, ce qui signifie que le montant   de la pension sera proportionnel aux sommes versées tout au long de la carrière. Celles et ceux dont les salaires sont bas, ou dont la carrière est courte, heur- tée (chômage) seront aussi perdants dans cette réforme. Une simulation réalisée avec le modèle Destinie de l’INSEE permet de s’en rendre compte : pour les générations nées entre 1950 et 1960, la somme des salaires perçus au cours de sa carrière par une femme ne représenterait en moyenne que 58 % de celle d’un homme.